Nous te partageons le témoignage de M., 34 ans, vivant en Suisse, qui a fait le choix de vivre l’aventure de maman solo. Merci infiniment de nous avoir confié ton histoire !
Je suis maman d’un magnifique garçon de 11 mois né par insémination artificielle en Espagne. Je suis donc célibataire et élève mon fils seule. Cela a été un choix sans vraiment en être un. A l’aube de mes 30 ans, j’ai vécu une séparation et je n’ai pas retrouvé un compagnon avec qui fonder une famille. C’est au cours d’une discussion avec une amie que j’ai commencé à me renseigner sur la possibilité de faire un enfant avec un donneur. Après plusieurs recherches, j’ai opté pour une clinique dont les avis étaient positifs. J’ai été une première fois sur place pour me faire une idée plus concrète de la clinique. J’ai eu un rendez-vous avec une gynécologue qui m’a expliqué la procédure pour une insémination artificielle avec donneur. C’était en octobre 2019.
Durant le mois de janvier 2020, j’ai dû faire trois échographies avant de pouvoir prendre l’avion pour effectuer mon insémination en Espagne. Le 7 février 2020, je suis partie en avion et le 8 février, j’ai eu mon insémination. Deux semaines plus tard, j’apprenais que j’étais enceinte. La grossesse s’est très bien passée. L’accouchement s’est également très bien passé même si les premiers jours ont quand même été éprouvants et difficiles.
Ce qui a été le plus compliqué, c’était le retour à la maison et les premières semaines où il fallait être constamment disponible pour bébé. J’ai eu le soutien de quelques amies qui venaient régulièrement pour me permettre de me reposer et recharger mes batteries. J’ai aussi eu la chance d’avoir une mère très présente et aidante. Elle m’apportait des plats et prenait le relai quand j’en avais besoin. Mon fils adore sa grand-mère et passe beaucoup de temps avec elle.
Maintenant, j’ai trouvé un bon rythme même s’il y a des moments difficiles, comme les maladies ou encore l’adaptation à la crèche. Mais je crois que ces inquiétudes sont les mêmes que l’on soit seule ou en couple.
Je travaille 3 jours et demi par semaine. Il va trois jours à la crèche et ma mère le garde un jour. Pour l’organisation, je prépare les compotes et les purées le vendredi en fin de journée, quand ma mère est là. Souvent, elle va chercher les légumes à la ferme le jeudi matin.
J’ai fait le choix de travailler à 80% ce qui me permet d’avoir un jour et demi de congé dans la semaine pour pouvoir passer du temps avec mon bébé. Financièrement, cela demande quelques adaptations comme l’achat d’habits et de jouets d’occasion.
J’ai parfois peur de ne pas y arriver toute seule et il m’arrive de remettre en question mon choix car il faut pouvoir l’assumer. La plupart des personnes ont très bien réagi et réagissent très bien quand ils apprennent que mon fils a été conçu par insémination artificielle. Mais quand on fait un choix qui n’est pas dans la norme, on doit aussi faire face aux préjugés et aux critiques. On me souligne de temps en temps que mon fils souffrira tôt ou tard de ne pas connaître son géniteur. Je fais confiance à mon bébé et je me fais confiance. Il connaît son histoire, je serai là pour répondre à ses questions. Je fais et ferai du mieux que je peux pour qu’il s’épanouisse en grandissant. Malgré tout, une part de mystère et de doutes subsistera quant à ses éventuelles souffrances futures. Dans tous les cas, c’est un enfant qui a été profondément désiré et qui est très entouré et choyé.
Il emplit mon cœur de bonheur et de joie. Je suis profondément heureuse et comblée dans mon rôle de maman.