Selon l’art. 119 du code pénal :
“L’interruption de grossesse n’est pas punissable si, sur demande écrite de la femme qui invoque qu’elle se trouve en situation de détresse, elle est pratiquée au cours des douze semaines suivant le début des dernières règles par un médecin habilité à exercer sa profession. Le médecin doit au préalable s’entretenir lui-même de manière approfondie avec la femme enceinte et la conseiller.”
L’interruption médicamenteuse est pratiquée jusqu’à la septième semaine de grossesse. Dans de nombreux hôpitaux ou cabinets médicaux, tu recevras le médicament jusqu’à la neuvième semaine. Renseigne-toi ! Cette méthode nécessite la prise de deux médicaments, à prendre dans un intervalle de 36 à 48 heures. Selon les pratiques locales, tu peux prendre les deux médicaments au cabinet médical, à l’hôpital ou chez toi.
Dans des cas très rares, l’expulsion du fœtus par voie médicamenteuse peut être incomplète et nécessiter une intervention chirurgicale. Un contrôle après le traitement est donc indispensable.
Jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée, l’OMS recommande la méthode médicamenteuse qui est moins invasive.
L’interruption de grossesse chirurgicale ou curetage a lieu sous anesthésie complète ou partielle. Quelques hôpitaux et cabinets médicaux proposent également une anesthésie locale. L’intervention est pratiquée à l’hôpital (en ambulatoire ou avec hospitalisation si nécessaire) ou dans un cabinet médical spécialement équipé pour cela.
Lors de l’intervention, le ou la médecin dilate avec précaution le col de l’utérus de quelques millimètres. Ceci permet d’insérer une canule et d’aspirer le contenu de la cavité utérine.
L’interruption de grossesse chirurgicale est une méthode sûre et les complications sont rares. Les possibles complications sont :
• lésions du col de l’utérus et/ou de la paroi utérine
• infections, saignements abondants, caillots de sang (thrombose)
• aspiration incomplète nécessitant une seconde intervention.
Que ce soit par la méthode médicamenteuse ou par curetage, outre les douleurs physiques, une interruption de grossesse peut entraîner des souffrances psychologiques. Cela peut être traumatisant de devoir expulser son fœtus, de le voir, de « ne pas savoir qu’en faire », etc. même en étant convaincue de ta décision initiale. C’est pour cela que nous te conseillons fortement de te faire accompagner, par des gens de confiance (partenaire, famille, ami-e-s, etc.) et/ou de professionnel-le-s, durant ce processus.
Pour les filles et jeunes femmes (de moins de 16 ans) : avant l’interruption de grossesse, un entretien dans un centre de consultation reconnu est obligatoire (article 120 du code pénal suisse). Dans la plupart des cantons, il s’agit des centres de santé sexuelle et planning familial.
Les centres de conseil en matière de grossesse s’occupant spécifiquement des jeunes sont là pour t’accompagner dans toutes tes démarches. Ils te soutiendront dans tes décisions. Les conseils sont gratuits. Toutes les personnes travaillant dans ces centres sont tenues au secret professionnel. Toi seule décides si tu souhaites informer tes parents ou d’autres personnes. Il est bien sûr préférable d’en parler à tes parents qui peuvent être d’un grand soutien dans les situations difficiles.
Lors de ton entretien avec la ou le professionnel-le du centre, cette personne
• s’assurera que tu es capable de discernement,
• s’entretiendra avec toi de ta situation personnelle et familiale,
• examinera avec toi les solutions possibles,
• clarifiera la nécessité d’une protection et, le cas échéant, estimera les mesures nécessaires à prendre.
Les partenaires sont eux aussi les bienvenus dans les centres de consultation en santé sexuelle, même si la loi stipule que seule la femme décide. Ils peuvent parler de leurs expériences, de leurs sentiments et de leur rôle dans la prise de décision en cas de grossesse non désirée. Une consultation individuelle est également possible, à leur demande.
Conformément à la loi fédérale sur les centres de consultation en matière de grossesse, la femme enceinte et son entourage ont droit à des conseils et un soutien gratuits dans un centre de santé sexuelle et planning familial. Et ceci, quelle que soit la décision qui sera prise (loi fédérale RS 857.5).
Les coûts d’une interruption de grossesse sont pris en charge par l’assurance maladie obligatoire (LAMal) aux mêmes conditions que la maladie (10% de participation aux coûts et franchise).
Nous pensons très fort à toi, que ce choix soit difficile ou non. N’oublie jamais que ton corps t’appartient et toi seule a le droit de prendre cette décision.
Liste des liens dont ces informations sont tirées et qui peuvent t’apporter des précisions :
https://www.sante-sexuelle.ch/themes/grossesse-voulue-non-voulue/interrompre#interruption-de-grossesse-medicamenteuse-avec-expulsion
https://www.chuv.ch/fr/dfme/dfme-home/femme-mere/consultations/medecine-psychosociale/interruption-de-grossesse
https://www.hug.ch/sante-sexuelle-planning-familial/interruption-de-grossesse