Mise en place de l’allaitement – TĂ©moignage de Marisa
« Pendant toute ma grossesse, il Ă©tait clair pour moi que je voulais allaiter. Jâavais envie dâĂȘtre au plus proche de mon bĂ©bĂ©, continuer de crĂ©er ce lien comme quand elle Ă©tait dans mon ventre. Jâai lu des articles, suivi sur Instagram des mamans allaitantes qui disent que toutes les femmes ont du lait, quâil suffit de bien mettre en place lâallaitement et dâĂȘtre bien entourĂ©e par des professionnel-le-s. Alors pourquoi pas moi, surtout que jâai la volontĂ© et lâenvie ?
Mon bĂ©bĂ© arrive, elle est lĂ , posĂ©e sur moi. Les sages-femmes (SF) me demandent si je veux allaiter, je leur rĂ©ponds tout de suite que âouiâ. Elles positionnent le bĂ©bĂ© dans mes bras et la mettent en place au sein. Et voilĂ , câest maintenant que lâaventure de lâallaitement commence.
Les premiĂšre secondes de chaque tĂ©tĂ©e font mal, trĂšs mal. Je me dis Ă chaque fois que les contractions Ă©taient pires. Jâai rĂ©sistĂ© aux contractions, je peux donc rĂ©sister Ă trois secondes de douleurs intenses. Mais je ne comprends pas, jâai mal tout le long de la tĂ©tĂ©e. Je questionne la sage-femme, elle dit que pourtant le bĂ©bĂ© est bien positionnĂ©, que des fois ça arrive que ça fasse mal et que cela passera avec le temps. Mais je ne suis pas convaincue. Avec tout ce que jâai pu entendre sur lâallaitement, ça ne devrait pas faire mal tout le long, ce nâest pas normal.
Le lendemain, je questionne une autre SF qui prend le temps de regarder la tĂ©tĂ©e complĂšte, des deux cĂŽtĂ©s. Effectivement, elle me donne deux-trois conseils, me remontre comment bien positionner le bĂ©bĂ© et ses lĂšvres. Miracle ! Je nâai plus mal aprĂšs les trois premiĂšres secondes de souffrance du dĂ©but.
Nous rentrons Ă la maison, je continue lâallaitement. Pendant deux semaines, je ne suis pas seule, papa est lĂ avec moi pour dĂ©couvrir ce nouveau rythme et me soutenir dans mon post-partum. Cela me fait du bien, je ne suis pas seule et je peux compter sur lui.
Ă la troisiĂšme semaine, je me retrouve seule avec ce nouveau rĂŽle de maman. La petite demande souvent Ă ĂȘtre au sein, toutes les heures. Je ne comprends pas. Je suis fatiguĂ©e physiquement et mentalement. Jâai perdu beaucoup de poids dâun coup, je suis passĂ© de 62 kilos Ă 55 kilos en quatre jours.
La SF vient faire la pesĂ©e de la petite et constate quâelle a perdu du poids. Je me sens coupable, coupable de pas avoir pu donner Ă ma fille assez Ă manger et ne pas avoir remarquĂ© quâelle manquait de lait. Je lui dis que si je nâai pas le choix, on passera au lait en poudre.
Nous avons une discussion oĂč je peux tout lĂącher et mes larmes coulent Ă flot. Elle me dit que mes larmes sont lĂ©gitimes et que je commence Ă faire un dĂ©but de dĂ©pression post-partum et que si cela perdure, il faudra aller consulter.
Mais pour lâinstant, il faut penser Ă la petite et faire tout pour quâelle prenne du poids. Elle me demande si je veux continuer dâallaiter, je lui rĂ©ponds que oui. Elle me dit quâon va tout faire pour que je continue. Elle me dit tout ce quâil faut faire. Je tĂ©lĂ©phone Ă ma maman pour quâelle puisse mâaider et me ramener des complĂ©ments pour lâallaitement.
Ma maman me ramĂšne un tire-lait pour aider Ă la montĂ© de lait, le temps que ma petite Alessia gagne des forces pour stimuler mon sein dâelle-mĂȘme. Je dois tirer mon lait pour lui donner en complĂ©ment trois fois par jours aprĂšs la tĂ©tĂ©e au sein.
Câest difficile de trouver du temps pour tirer mon lait car comme ma fille est au sein toutes les heures, je dois trouver le bon Ă©quilibre entre la tĂ©tĂ©e et tirer mon lait.
Câest une pression que jâai en plus. MalgrĂ© cela, je ne me dĂ©courage pas et essaie de trouver un moment pour le faire.
Je mâaperçois que le matin, juste aprĂšs la tĂ©tĂ©e de 6h, câest idĂ©al pour le faire. Je mange mon petit-dĂ©jeuner et tire mon lait en mĂȘme temps, puis je retourne me coucher.
Je suis tellement fiÚre de voir 60 ml dans le récipient. Plus les semaines passent, plus il y a en quantité.
Je reprends des forces, du poids et confiance en moi. La SF passe deux jours aprĂšs pour peser Alessia.
Elle a pris du poids. Je suis si rassurée et tellement contente de moi.
Nous continuons Ă lui donner un complĂ©ment pendant deux semaines. Ensuite, la SF nous dit que câest tout bon, je peux dĂ©sormais lui donner plus que le sein.
Cela fait trois mois que jâallaite et ça se passe super bien. Il ne faut juste pas perdre espoir, avoir confiance en soi et ĂȘtre bien entourĂ©e pour y arriver.
Ps : ce récit a été écrit pendant la tétée de quatre heures du matin »
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