Mon post-partum

Mon post-partum

Tu es mon premier bébé, je souris de vivre ces premiers moments avec toi mais mes yeux sont hagards, perdus, brumeux et vides. Je ne suis pas là, mon esprit est ailleurs et il erre sans savoir où il doit aller. Je ne comprends pas, je ne sais plus qui je suis, je ressens de l’incompréhension pour ce que je suis en train de vivre.

Tu a été tellement désiré, je suis tombée enceinte très vite, ma grossesse a été idyllique, mon accouchement magique mais dès l’instant où l’on te pose sur mon ventre : c’est le vide. Je ne ressens rien, ni soulagement, ni bonheur. Juste rien. Et je suis bouleversée de ne rien ressentir.

Pourtant, dans mes mots et gestes envers toi, je suis « une mère parfaite » mais dans ma tête, ça ne suit pas. Je suis un robot, une maman automate. Je sais que je t’aime très fort mais mon cerveau est en black-out. Pourtant, je ne m’identifie pas du tout avec les symptômes du baby blues ni ceux de la dépression post-partum.

Je ne me reconnais pas de ne pas pleurer de bonheur, je suis perdue lorsque tu pleures. J’ai un besoin, presque viscéral, du soutien verbal et de la présence de ton papa. Qui suis-je devenue et où est celle que j’étais?

Une amie m’a alors dit un jour « Prendre soin de sa tête, c’est s’offrir un merveilleux cadeau à soi-même ! ». J’en ai eu le souffle coupé et ai immédiatement pris rendez-vous chez une psy pour tenter de comprendre ce que je traversais. J’avais besoin de mettre un mot sur mon ressenti et mes émotions.

Lors de nos rendez-vous, j’ai tout dit, tout craché, tout déballé et rien que ça, ça m’a fait un bien fou. Je me suis sentie plus légère et j’avais l’impression de me confier à une amie. Puis, rdv après rdv, elle m’a aidée à enfin comprendre.

Je vivais une matrescence: j’étais devenue mère, ta maman, et traversais donc depuis un chamboulement identitaire majeur (comme une crise d’ado). Je n’étais et ne serai plus jamais la même. J’ai aussi compris que c’était le jour de ta naissance que je me suis identifiée pour la première fois comme étant une adulte (à 28 ans, c’était le moment).

Voilà enfin la pièce du puzzle qu’il me manquait durant tous ces mois et que mes yeux hagards cherchaient déjà à la maternité. Mon regard est revenu et aujourd’hui, je me sens de nouveau moi-même.

Je me félicite chaque jour d’avoir osé aller voir une psy, d’avoir pris soin de ma tête, de moi-même et d’avoir cherché à comprendre qui j’étais devenue. Si je l’ai fait, c’est aussi un peu pour toi. Il n’y a aucune honte à prendre soin de soi, sache-le. Au final, c’est comme aller chez le médecin, le masseur ou l’ostéopathe mais pour l’esprit (et ça, ça change tout!).

Comme quoi, on peut vivre une belle grossesse, un merveilleux accouchement et tomber de 25 étages durant son post-partum. Chaque vécu est légitime et chaque histoire est belle à raconter.

Je suis aujourd’hui fière du chemin parcouru et de la mère que je suis pour ton frère et toi. Je suis désormais en paix avec ma nouvelle identité. Mon cerveau a permis à l’amour et au bonheur de s’installer et je ne les laisserai plus jamais partir. Promis!

Je regarde maintenant cette photo avec un empathie, une bienveillance et une tendresse énorme. J’en ai les frissons à chaque fois. ????✨ Un jour, je te la montrerai et je t’expliquerai le chemin qu’on a fait ensemble, main dans main.

Le post-partum est un vrai tsunami, un ouragan démolissant tout sur son passage et pourtant, ce chaos me manque. Ces instants ont été purs, crus, émotionnellement intenses et criants de vérité. Cette intensité fait que je ne me suis jamais sentie aussi vivante que dans ces premiers instants de ta vie. Et au final, rien ne compte plus.

A., mon premier bébé, avec ta naissance, c’est aussi moi qui suis née, moi la mère, la maman. Merci de m’avoir autant appris et de m’avoir ouvert les yeux sur un nouveau monde. Je t’aime du plus profond de mon être.

Ta Maman ❤️

Yasmine

Partage ton expérience avec nous !

2 + 4 =

La dépression pré-natale

La dépression pré-natale

Devenir parent, cela peut faire peur, donner le vertige et bouleverser. Oui mais souvent ce sentiment survient après l’arrivée du bébé, lorsque l’on prend la mesure des responsabilités qui incombent au rôle de parent et du rythme de vie qui est désormais le nôtre. Le tabou autour de la dépression post-partum commence à tomber, les témoignages fleurissent et l’accompagnement se développe. Ok, mais qu’est-ce qu’il se passe lorsque ce sentiment-là, on le ressent durant la grossesse ? Avant même d’avoir touché du bout des doigts à sa nouvelle vie, avant même d’avoir rencontré son enfant.

Il s’agit d’une dépression pré-natale, maladie tout à fait légitime et atteignant entre 7 et 12% de futures mères et entre 6,5 et 11,5% des futurs pères.

Certains parents font, par exemple, de violents cauchemars, angoissent lorsqu’ils-elles pensent à la vie qui les attend et/ou n’arrivent pas à commencer à se projeter et à préparer l’arrivée du bébé (matériel de puériculture, choix du prénom, etc.). Les personnes atteintes de dépression pré-natale auront les mêmes symptômes qu’une dépression “classique” ou post-partum :

  • Perte d’appétit ou trop grand appétit
  • Grand besoin de sommeil ou insomnie
  • Tristesse, irritabilité et anxiété
  • Culpabilité, regret, découragement
  • Perte d’intérêt pour les choses qu’il-elle aime habituellement
  • Pensées suicidaires

Si tu ressens un ou plusieurs de ces symptômes et surtout, si tu as des pensées suicidaires, parles-en à ton entourage, aux différent-e-s professionnel-le-s qui te suivent et ne reste pas seul avec ce ressenti. Il est tout à fait compréhensible d’être bouleversé, submergé et envahi par un tourbillon de pensées angoissantes quant à l’arrivée prochaine d’un enfant. Et cela ne fait de toi en rien un moins bon parent. Tu es et seras toujours le meilleur parent pour ton enfant, quoique tu vives.

Les services d’urgences psychiatriques et détresse psychologique des différents cantons romands sont disponibles 24h/24 et 7j/7.

Vaud : 0848 133 133

Fribourg : 026 305 77 77

Genève : 022 372 38 62

Jura : 144

Neuchâtel : 032 755 15 15

Valais : 0800 012 210

Tu peux aussi consulter le site www.santepsy.ch qui est plein de ressources.

Tu peux donc, sans honte, en parler avec ton-ta gynécologue, médecin de famille, sage-femme, chercher un groupe de soutien, prendre des médicaments spécifiques (sans crainte pour ton enfant), etc. C’est ton droit le plus strict !

La société d’aujourd’hui vénère la parentalité et il peut donc paraître difficile de dire que l’on est triste d’être enceinte ou d’attendre un enfant, que cela nous angoisse, que cela ne représente pas le bonheur ultime pour nous, etc. Cependant, les choses changent, les tabous se brisent et c’est notre volonté, chez Parentalescence, de mettre en lumière tous les parents, même ceux qui ne se retrouvent pas dans ce rôle.

Le podcast BLISS Stories a consacré son 109e épisode à ce trouble de la grossesse. Cours vite l’écouter ici pour avoir le témoignage de Laura.

Mais surtout, surtout, n’oublie jamais qu’au bout du tunnel, il y a toujours de la lumière. ✨

Yasmine

Partage ton expérience avec nous !

9 + 4 =

Nos restaurants Family friendly

Nos restaurants Family friendly

Pas toujours facile d’aller au restaurant avec des enfants, surtout si ceux-ci ne sont pas adaptés aux enfants. Voici donc une liste des restaurants que nous avons personnellement testés avec nos enfants et que nous vous conseillons : 

Vaud : 

  • Café des Avenues, Lausanne : coin à langer, rehausseur, espace jeu, bibliothèque, carte adaptée aux enfants (sain et fait maison, même menu mais en ½ portion), ambiance familiale et casanière.  
  • Chalet des enfants, Lausanne : excellente cuisine du potager, fait maison, grande prairie et place de jeux. Parfait pour manger entre copains avec les enfants qui jouent à côté !  
  • Buvette du Mont-Cheseaux, Puidoux : pleins d’animaux de la ferme, place de jeux à côté des tables, vélos, tricycles, tracteurs, etc. pour les enfants. Un vrai moment de détente pour les parents ! Les portions sont très grandes, donc prenez 1 plat pour deux enfants.   
  • Café littéraire, Vevey : Cuisine simple, fait maison et saine, parfait pour les enfants. Avec toujours un ingrédient “original” permettant de faire découvrir aux enfants de nouveaux goûts. Porte ouverte avec la bibliothèque de Vevey (merveilleuse ! Elle mérite un article à elle toute seule). 
  • Brunch de l’Hôtel du Lac (dimanche), Vevey : buffet gargantuesque en salé et sucré qui saura ravir les papilles des parents et des enfants. Grandes tables jusqu’à 12 personnes et salle de jeu avec baby-sitter à disposition.  
  • Le Major Davel, Cully : vaut la peine en été, car la terrasse est tout ce qu’il y a de plus kids friendly: sur les quais, proche d’une grande place d’herbe, les enfants peuvent sortir de table, aller regarder les bateaux, les canards et jouer avec le gravier ! Filets de perche en menu enfants (6 filets) avec une glace !  
  • L’étable, Gryon : super restaurant d’alpage qui propose des plats « maisons » cuisinés à partir de produits du terroir. Le restaurant est accessible par une belle promenade avec la poussette en été et la luge en hiver. Il y a une jolie terrasse, une place de jeux et il y a des animaux tout proche dans une étable. L’établissement propose des plats pour les enfants. Merci Emilie pour la suggestion ! 

Bien évidemment, cette liste va s’allonger et évoluer au fil de nos découvertes. N’hésite pas à nous écrire pour partager tes bonnes adresses et tes bon plans !

Bon appétit à tou-te-s !

Yasmine

Partages ton expérience avec nous !

6 + 9 =

La sexualité durant la conception

La sexualité durant la conception

Dans cet article, je souhaite aborder le tabou créé autour de la sexualité au moment de la conception dans un couple hétérosexuel (d’autres articles seront consacrés au-x parent-s solo et lgbtq+), car cela peut être un sujet sensible et/ou difficile à vivre selon les circonstances. En effet, une fois que tu as décidé que tu avais un désir d’enfant avec ton partenaire, il y a la question de comment on fait, par quoi on commence ? Alors, on t’épargne le cours d’éducation sexuelle et les métaphores avec des choux et des cigognes, car tu n’en es plus là si tu as déjà entamé ta Parentalescence 

Il y a toujours eu un mythe autour des relations sexuelles destinées à la conception d’un enfant qui voudraient qu’elles soient magiques, intenses et uniques. Évidemment, que parfois c’est le cas (chanceux-ce ????), mais il peut aussi arriver que cela soit différent :  

  • Pas la meilleure fois de ta vie 
  • C’était comme d’habitude 
  • Flippant, tout à coup tu réalises dans quoi tu t’es embarqué-e ????  
  • Etc. 

Ne t’inquiète pas, cela n’enlève en rien le fait que tu peux vivre une belle aventure malgré l’histoire et les anecdotes autour de la conception de ton enfant.  

Puis, quand une sorte de routine s’installe et que le test ne devient toujours pas positif, tu commences à t’impatienter, à suivre très précisément les jours d’ovulation et à programmer tes rapports avec ton partenaire à l’avance. Ainsi, ce moment précis devient automatique, voire robotique : tu fais l’amour à ton partenaire, car il faut le faire ce jour-là très précisément, sans désir et sans envie. Cela peut engendrer nombre de répercussions sur toi, ton partenaire et vos relations intimes telles que : 

  • Mauvaise humeur 
  • Perte de désir 
  • Conflits 
  • Troubles de l’érection 
  • Sécheresse vaginale 
  • Stress 
  • Frustration 
  • Culpabilité 
  • Fatigue 
  • Etc.  

Les habitudes, le sens et les raisons autour des relations intimes habituelles changent donc. Peut-être que, avant, tu adorais les préliminaires mais que désormais tu vas droit au but pour concevoir un enfant. Peut-être qu’avant, tu aimais faire l’amour avec ton partenaire à une fréquence éloignée mais que désormais tu le fais tous les jours pour optimiser tes chances de conception. Peut-être que ton plaisir a disparu au profit d’une sexualité auto-imposée 

Une sorte de cercle vicieux s’installe créant de la distance entre les partenaires et un désir diminué envers l’autre.  

Le but de cet article n’est bien évidemment pas de culpabiliser les couples confrontés à des difficultés de procréation mais plutôt de mettre en avant les émotions que peuvent traverser de nombreux couples désireux d’un enfant. Il n’est pas rare et courant dans notre société de se faire entendre dire : « Alors vous, c’est pour quand le bébé ? ”. Imaginez ce que ces couples peuvent ressentir quand on leur demande, donc réfléchissez à deux fois avant de prononcer cette phrase. Au final, mieux vaut ne rien demander et laisser faire la nature. Je suis sûre que vous saurez en temps voulu pour quand est prévu ce fameux bébé ????. 

Et si tu lis cet article et que tu es actuellement en train de vivre cette situation difficile avec ton partenaire, sache que tu n’es pas seule et que si cela te pèse trop, cherche un soutien professionnel pour te “soulager”, entame un projet qui te tient à cœur (voyage, rénovation, etc.) et surtout chouchoute-toi (massage, etc.). Ça ne peut que te faire du bien… Nous croisons fort les doigts pour tu aies bientôt un test positif. 

Yasmine

Partages ton expérience avec nous !

9 + 7 =

Le tabou autour des trois premiers mois de grossesse

Le tabou autour des trois premiers mois de grossesse

Ça y est, tu es enceinte ! Félicitations ! Tu as annoncé à ton-ta partenaire ta grossesse, qui a été confirmée par une prise de sang chez ton-ta gynécologue. Tu as lu que tu devais arrêter de boire de l’alcool et de manger des sushis. Tu as toujours entendu dire d’attendre la fin des 3 mois de grossesse pour annoncer ta grossesse à ton entourage (famille, amis, employeur, collègues, etc.). Oui, mais pourquoi ? 

Historiquement, les femmes attendaient pour annoncer leur grossesse, car elles n’étaient jamais sûres d’être vraiment enceinte avant de ressentir les coups du bébé (autour de 4-5 mois), les appareils à échographie n’existant pas encore. De plus, la grande majorité des fausses couches survenant au cours de ces 3 premiers mois, la plupart des femmes ont peur d’annoncer leur grossesse trop tôt, qu’un malheur arrive et qu’elles doivent donc annoncer la perte de leur bébé.  

Chez Parentalescence, nous sommes d’avis que chacun fait ce qu’il veut, comme il veut ! Cependant, nous avons à cœur de te donner quelques conseils : 

  • Trouve un-e ami-e en qui tu as une grande confiance et confie-lui ta grossesse. Cela te permettra de pouvoir partager tes craintes, tes doutes, tes joies, ton excitation, tes galères et tes anecdotes. Ces premiers mois sont importants et quelle que soit ton aventure, il te sera précieux d’avoir quelqu’un de confiance pour te soutenir, dans les bons comme les mauvais moments. Cette personne peut par exemple t’aider à faire un peu de ménage si tu es exténuée les premiers mois, garder tes aînés pendant que tu fais une sieste ou, dans le pire des cas, être d’un grand soutien en cas de fausse couche ✨.  
  • Annonce à ta famille proche ta grossesse, cela t’évitera les questions lourde du type : “Tu ne bois pas de vin, tu dois être enceinte” ???? et devoir expliquer pourquoi du jour au lendemain tu manges ta viande « à point »… Ils seront aussi d’un grand soutien dans les moments plus difficiles et sauront pourquoi tu traverses telle ou telle émotion.  
  • Annonce à un-e collègue avec qui tu as des liens plus étroits que tu attends un bébé. Ainsi, il-elle pourra te couvrir en cas de nausées et vomissements, effectuer quelques-unes de tes tâches si besoin, etc.  

Pas besoin de dire à tout le monde, si tu n’en as pas envie mais en 2021, il faut que les mentalités changent et que les personnes qui subissent la perte d’un bébé puissent exprimer leur douleur, leur tristesse et parler de leur enfant librement et entourés de bienveillance et d’attention. Et non pas en cachette et à l’ombre de la vie qui continue de se dérouler comme si de rien n’était. Leur drame existe et le taire ne fait qu’accentuer leur souffrance. On dit qu’une femme sur trois fait une fausse couche, ce n’est pas rien donc parlons-en et brisons ce tabou !  

J’ai personnellement annoncé mes deux grossesses à ma famille proche (parents, frères et sœurs, grands-parents), à une collègue dont je suis très proche et à une très bonne amie, elle aussi maman. Avec du recul, je me dis que j’aurais pu aussi l’annoncer à la famille un peu plus élargie (oncles, tantes, cousins, etc.), car cela m’aurait évité bien du stress à tenter de cacher ma grossesse lors des réunions de familles alors qu’ils auraient vu ma tristesse en cas de fausse couche dans tous les cas ????????‍♀️.  

Donc au final, fais-toi confiance et fie-toi à ton instinct, car ton choix sera forcément le bon pour toi. 

Nous espérons vraiment de tout cœur, que tout va bien se dérouler pour toi, et nous pensons à toi quelle que soit ton aventure ! ❤️✨ 

Yasmine

Partages ton expérience avec nous !

1 + 7 =